MICRO MAGIC
Exposition commune de Stephen Dalton et Ghislain Simard
Bien peu de photographes ont conçu des outils spécifiques pour figer le vol des insectes. Tous ont un guide qui se nomme Stephen Dalton. Ce photographe anglais a tenu le rôle de précurseur dès le début des années soixante-dix en figeant sur la pellicule les mouvements les plus rapides des animaux. Ghislain Simard qui se passionne pour le vol des papillons depuis son adolescence le considère comme son maître. Ils ont eu le plaisir d’exposer ensemble à Montier-en-Der en 2009, Stephen avec l’exposition « Split Second » et Ghislain avec « Ailes de Libellules ».
Depuis cette date, plusieurs événements majeurs ont eu lieu. Après avoir fait de nombreux tests, Ghislain a fait l’acquisition d’un équipement photographique moyen format numérique, peu utilisé en photographie de nature et, a fortiori, quasiment jamais en macro. Il permet d’accéder à une qualité d’image inédite en photographie animalière. Il a ensuite travaillé sur l’adaptation de ce nouvel outil aux contraintes de la photographie ultrarapide d’insectes en vol. Avec l’assistance du bureau d’étude Hasselblad en Scandinavie, il a été possible de rendre l’appareil moyen format beaucoup plus rapide que le plus nerveux des appareils 24x36. C’est ainsi que, dès début 2011, Ghislain a pu tenter de photographier des scènes très éphémères avec un rendu qui fait la par belle à la finesse des détails.
Il a bien sûr parlé de ses aventures à son maître et ami Stephen Dalton. Stephen n’a pas répondu avec des mots mais avec des actes. Lorsque Ghislain a rendu visite à Stephen chez lui en Angleterre à l’automne 2011, une surprise l’attendait ! Après une interruption de près de deux décennies, Stephen a repris le travail sur un thème qui avait passionné les amoureux de la nature ainsi que le grand public : les insectes en vol. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il a découvert de nouvelles techniques qui procurent une qualité d’image telle qu’il s’est rendu à l’évidence qu’il n’avait pas d’autre choix que de revenir à son projet initial !
Il a atteint cet objectif de qualité en combinant plusieurs améliorations techniques. Il est passé du 24x36 au moyen format numérique et il a supprimé tout résidu de flou de bouger grâce à un flash encore plus rapide qui permet d’atteindre un temps de pose de 1/60.000 ème de seconde. Tout aussi important, il a mis à jour son installation pour produire des arrière-plans encore plus naturels.
Les démarches parallèles de Stephen et de Ghislain se rejoignent quand on découvre leurs nouveaux travaux : des images d’une qualité extraordinaire qui ne peut être réellement appréciée que sur des tirages de grande taille. Ceux-ci reproduisent des instants trop brefs pour être captés par notre regard dans un format plus grand que nature avec des détails indiscernables à œil nu. C’est la magie de la macrophotographie haute vitesse.
L’exposition «MicroMagic» est agencée de sorte à montrer comment le regard et le style de chaque photographe se complètent. En effet, les photographies de Stephen et de Ghislain, bien que très proches techniquement, possèdent leur caractère propre. Les photographes exposent les clichés les plus récents pris en 2011 mais aussi en 2012. Au moment où l’exposition a été proposée aux organisateurs du festival, certaines photographies n’existaient pas encore !